Le 21 février 1956, Dawn Fraser, alors âgée de 18 ans, bat le record du monde du 100m nage libre détenu depuis 20 ans par la Néerlandaise Willy den Ouden.
Le 1er décembre de la même année, aux Jeux à Melbourne, une vague australienne déferle sur le 100m nage libre : Fraser monte pour sa part sur la plus haute marche du podium après avoir amélioré une nouvelle fois le record du monde de l'épreuve. Elle remporte une deuxième médaille d'or avec l'équipe australienne dans le relais 4x100m nage libre - avec un autre record du monde à la clé - et une médaille d'argent dans le 400m nage libre.
Quatre ans plus tard, en 1960, aux Jeux Olympiques à Rome, l’australienne est de nouveau sacrée championne olympique du 100m. Elle devient ainsi la première nageuse à défendre son titre olympique avec succès. Elle finit également cinquième du 400m nage libre et remporte une médaille d'argent dans les relais 4x100m quatre nages (présent pour la première fois au programme olympique) et 4x100m nage libre. Le 27 octobre 1962, à Melbourne, elle est la première nageuse à passer sous la barre des une minute dans le 100m, parcourant la distance en 59,9 secondes.
En 1964 aux Jeux à Tokyo, Fraser doit redoubler d'efforts pour venir à bout de l'Américaine Sharon Stouder et remporter une fois de plus le 100m, ce qui fait d'elle la première personne, tous sexes confondus, à s'imposer dans la même épreuve de natation trois fois d'affilée. Elle complète son palmarès par une médaille d'argent dans le relais 4x100m nage libre et finit également quatrième dans le 400m. Pendant son séjour à Tokyo, la nageuse sera arrêtée pour le vol d'un drapeau à l'entrée du Palais impérial. Mais comme elle présentera ses excuses, les charges seront abandonnées et l'Empereur lui fera cadeau du drapeau. En 1988, elle sera élue au Parlement de la Nouvelle-Galles-du-Sud, où elle siégera jusqu'en 1991.
« Les Jeux à Melbourne ont été l’une des expériences les plus agréables de ma vie. Je me souviens du défilé au Cricket Ground de Melbourne avec la délégation australienne, lors de la cérémonie d’ouverture. C’est là que j’ai nagé pour la première fois dans un bassin chauffé, ce qui était fabuleux ! La finale du 100 m a été très disputée et je n’en menais pas large. Il y avait de très bonnes nageuses en demi-finales, comme Lorraine Crapp. J’espérais juste faire ce que mon entraîneur m’avait demandé et tout s’est bien déroulé sauf mon virage : j’ai tourné en poussée arrière au lieu de faire une culbute.
Cela a été phénoménal pour moi de décrocher cette première médaille d’or – gagnée autant pour moi que pour mon pays, mais aussi parce que mes parents, ma sœur, mon beau-frère étaient dans le public. C’était vraiment la première fois que ma mère et mon père me regardaient nager et j’en étais très fière. Remporter la médaille d’argent du 400 m et une autre d’or dans le relais a été au-delà de mes espérances !
Quatre ans plus tard à Rome, l’expérience a été très différente. La pression était forte car j’étais la championne olympique en titre. Mais je me sentais prête. Gagner a presqu’été un soulagement ! Je savais ce que je devais faire, mais je devais aussi surveiller mes adversaires. À l’époque, nous n’avions pas de lunettes de nage et il fallait être sans cesse à l’affût de leurs ombres sur le fond du bassin. Cela dit, j’avais pris l’habitude de lever un peu la tête et ainsi, je voyais où elles étaient.
Après avoir été sélectionnée pour les Jeux de Tokyo, nous avons eu un grave accident de voiture. Ma mère est décédée et cela a énormément influencé ma vie. J’ai perdu le goût de la natation et par la même occasion, celui de la vie. Ma mère avait prévu d’être à Tokyo pour me regarder, mais dès lors qu’elle n’y serait pas, je ne me sentais plus d’y aller moi-même. C’est grâce à ma famille et à mon entraîneur que je me suis reprise. J’ai alors décidé de concourir pour ma mère et c’est ce qui m’a motivée. Je ressentais sa présence et cela m’a stimulée. Ma victoire m’a bouleversée. Ma première médaille d’or à Melbourne restera la plus spéciale parce que ma mère était là pour me regarder et c’est inégalable. »
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