C’est en France que Benjamin Boukpeti est né, s’est entraîné et a construit sa vie, mais c’est pour le Togo, son autre patrie, qu’il a remporté une médaille de bronze historique en K-1 lors des Jeux de Beijing.
Né à Lagny-sur-Marne dans la grande banlieue de Paris d’un père togolais et d’une mère française, Benjamin Boukpeti y fait sa scolarité et s'inscrit à 10 ans dans le club de canoë-kayak de sa ville où il peut s’adonner au kayak slalom sur le fleuve qui la traverse. L’ambiance lui plait instantanément, et nait en lui la volonté de progresser dans l’idée de pouvoir rivaliser avec les meilleurs, dans un pays à forte densité de pagayeurs de haut niveau international.
Benjamin rejoint la ville de Toulouse pour s’entraîner et suivre des études à la faculté. Sa progression est freinée par des blessures aux épaules le contraignant à subir deux interventions chirurgicales, et il décide en 2003 de représenter le Togo dans les grandes compétitions internationales. Il s’implique dès lors dans le développement de sa discipline sur le continent de ses ancêtres paternels, et gagne sa sélection pour les Jeux d’Athènes 2004. Seul représentant africain sur le bassin d’eaux-vives d’Helliniko, il atteint les demi-finales du K-1 et prend la 18e place au final.
« Sur cette olympiade, je me lance un double défi : obtenir un Master en management d’entreprise et être finaliste aux Jeux de Beijing », explique-t-il après Athènes. Une fois la première partie de ce défi accomplie, Benjamin Boukpeti commence par être le porte-drapeau du Togo lors de la Cérémonie d’ouverture, le 8 août 2008 dans le Stade National. Quatre jours plus tard, il signe le meilleur temps des demi-finales du K-1 dans les eaux déchaînées du bassin de Shunyi. A l’issue de son « run » final, il décroche la médaille de bronze derrière l’Allemand Alexander Grimm (or) et le Français Fabien Lefèvre (argent). L’image du premier médaillé olympique de l’histoire du Togo, hurlant de joie en brandissant sa pagaye qu’il vient de casser en deux dans l’aire d’arrivée, fait le tour du monde.
« Benji» dispute encore les Jeux de Londres en 2012, où il parvient à se hisser en finale du K-1 pour se classer 10e. Il retourne dans la foulée au Togo afin d’y poursuivre son projet de développement de sa discipline, mais pas seulement, puisqu’il anime un camp sportif avec 300 enfants initiés à la pratique de huit sports olympiques, dont bien sûr le canoë-kayak. Il est membre de l’Association des Comités Olympiques Africains (ACNOA) en charge de la zone 3 qui regroupe les pays d’Afrique de l’Ouest.
Athlete Olympic Results Content
You may like