Une jeune leader du CIO réalise le rêve de bien des filles en créant une nouvelle ligue de hockey sur glace
À un an des Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver de Gangwon 2024, la jeune leader du CIO Sang Eun Lee nous parle de son combat en faveur de l'égalité des genres et des possibilités qu'elle offre aux femmes et aux jeunes filles de jouer au hockey sur glace.
Enfant, la Sud-Coréenne Sang Eun Lee pratique de nombreux sports, mais c'est lorsqu'elle intègre une équipe de hockey sur glace mixte qu'elle se rend compte du traitement différent qui lui est réservé par rapport à celui dont bénéficient ses coéquipiers. Aussi décide-t-elle, lorsqu'elle rejoint les jeunes leaders du CIO, de mettre à profit son expérience pour fonder la Dream League, une ligue qui offre aux filles la possibilité de pratiquer le hockey sur glace dans un environnement sûr, propice à l'épanouissement, dans l'optique de participer éventuellement aux Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver de Gangwon 2024.
Les parents de Sang Eun Lee pensaient que le sport ne devait pas être réservé à quelques privilégiés, mais qu'il devait faire partie intégrante de l'existence, raison pour laquelle ils encouragent leur fille à pratiquer un large éventail de sports, et ce dès son plus jeune âge. Après avoir fait du patinage de vitesse sur piste courte pendant un an dans une patinoire près de chez elle, Sang Eun Lee opte pour des distances plus longues, ce qui lui ouvre les portes du succès et lui permet d'être sacrée championne de Corée du Sud en patinage de vitesse.
"C'était la première fois que je prenais conscience du fait que je pouvais faire de grandes choses", déclare-t-elle. "Que j'avais le potentiel d'exceller dans la vie."
Malheureusement pour Sang Eun Lee, son parcours sportif n'est pas un long fleuve tranquille. Certes, elle aime le patinage de vitesse, mais son caractère introverti et réservé, conjugué à l'aspect solitaire de cette discipline, limite ses relations avec bon nombre de ses camarades. Elle décide donc de rejoindre l'équipe de hockey sur glace de Gwacheon dans le but de prendre confiance en elle et d'intégrer un milieu "plus sociabilisant". Cependant, la réalité fait qu'en tant que fille pratiquant un sport majoritairement masculin, elle est souvent considérée comme un élément secondaire par ses entraîneurs.
"J'ai vu bien des filles se faire maltraiter par leurs entraîneurs, moi y compris. Je n'avais pas de vestiaire où me changer ; quant aux entraînements, ils avaient souvent lieu tard le soir et se terminaient parfois après minuit", explique-t-elle. "J'étais une enfant introvertie, incapable de voir qu'on me maltraitait. Le hockey sur glace est le sport qui m'a vraiment fait réfléchir aux inégalités et à l'importance que revêt pour les femmes le fait de pouvoir défendre leurs intérêts."
Retour dans le milieu sportif
À la suite de cette expérience, Sang Eun Lee décide de prendre du recul pour se concentrer sur ses études ; elle obtient une licence en études internationales à l'Université pour femmes Ewha, avant de faire son retour dans le milieu sportif en 2017 – avec de nouvelles fonctions à la clé.
Les Jeux Olympiques d'hiver de PyeongChang 2018 approchant, Sang Eun Lee se réjouit à la perspective de prendre part aux épreuves tests organisées dans son pays natal. Après avoir été volontaire au centre des médias lors de la Coupe du monde de ski de 2017 organisée par la FIS à PyeongChang, elle accepte le poste d'assistante de l'équipe suisse de hockey sur glace lors des Jeux prévus l'année suivante.
"C'était la première fois que je n'étais pas sur la glace", se rappelle-t-elle. "J'ai pu voir à l'œuvre ceux qui font réellement les Jeux, réfléchir à la façon dont les membres de l'entourage soutiennent les athlètes, et en apprendre beaucoup plus sur la pratique du sport en toute sécurité. Lorsque j'étais athlète, je ne comprenais pas trop ce qu'étaient le surentraînement et le dopage, mais en tant qu'assistante d'équipe, j'ai découvert tout cela."
Oser rêver
Forte de son expérience à PyeongChang, Sang Eun Lee est déterminée à continuer d'aider les athlètes et à utiliser le sport comme vecteur de changement positif. Sa meilleure amie, Geewon Yoo, qui a créé la Dream Cup, un tournoi de football pour enfants dans le cadre du programme des jeunes leaders du CIO, l'encourage à se porter candidate. C'est ainsi qu'en 2021, Sang Eun Lee est choisie comme jeune leader du CIO et que, l'année suivante, grâce aux ressources et au soutien fournis dans le cadre du programme, elle fonde la Dream League.
"Le plus gros problème du hockey sur glace féminin est qu'il n'y a aucune rencontre pour les joueuses au niveau national ; elles ne peuvent donc pas s'améliorer", explique Sang Eun Lee. "C'est pourquoi j'ai créé la toute première ligue féminine de Corée, laquelle réunit six équipes et 150 joueuses environ."
Avec comme slogan "Let the puck drop for the girls", la Dream League permet aux filles de s'entraîner et de participer à des matchs de hockey sur glace. En coopération avec l'Association coréenne de hockey sur glace, la Dream League entend réduire l'écart entre le hockey sur glace masculin et le hockey sur glace féminin et aider les enfants de toutes les provinces de Corée à pratiquer ce sport. Le projet bénéficie par ailleurs du soutien de la Fondation en charge de l'héritage de PyeongChang 2018, laquelle autorise la Dream League à se servir gratuitement des sites des Jeux Olympiques d'hiver pour ses séances d'entraînement et ses rencontres. Comme ces sites seront également utilisés pendant Gangwon 2024, les activités menées par la Dream League sont une bonne occasion pour le comité d'organisation des JOJ d'hiver de tester la glace, ainsi que certains aspects de la préparation opérationnelle.
Ce projet tient tout particulièrement à cœur à Sang Eun Lee, qui s'est inspirée, pour le lancer, de sa propre expérience en hockey sur glace lorsqu'elle était enfant et des défis qu'elle a dû relever. En effet, elle a non seulement créé la Dream League, mais elle a aussi monté sa propre équipe, les Dreamlinkers, composée uniquement de femmes – joueuses, entraîneures, arbitres.
"Honnêtement, je ne me suis pas rendu compte de l'importance qu'allait revêtir ce programme pour les filles", confie-t-elle. "Les relations entre les joueuses et leurs entraîneures, le fait de pouvoir parler de ce qu'elles vivent en tant que femmes dans le sport – tout cela les a vraiment aidées à se sentir bien pour la première fois en hockey sur glace."
Grâce à ce projet et à l'aide qu'elle apporte aux athlètes à PyeongChang, Sang Eun Lee est nommée en 2022 membre de la commission de l'entourage des athlètes du CIO, laquelle conseille l'instance olympique sur les questions liées au soutien et à la protection des athlètes intègres.
La Dream League, quant à elle, est appelée à monter en puissance en 2023, passant à un système composée de deux divisions, avec un nombre d'équipes et de joueuses multiplié par deux – soit 12 équipes et près de 300 hockeyeuses. Au début du mois, un camp baptisé "Road to The Dream League" a été organisé pendant trois jours dans la province du Gangwon, dans le centre de hockey sur glace de Gangneung ; il a accueilli 50 filles et jeunes femmes âgées de 11 à 24 ans. Ce camp fait partie des événements proposés en prélude aux JOJ de Gangwon 2024.
À un an des JOJ d'hiver, et alors que de nombreuses joueuses de la Dream League jouent déjà en équipe nationale dans leur groupe d'âge, il y a de fortes chances que nous retrouvions certaines de ces athlètes sud-coréennes aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2024.
Soutien renouvelé du partenaire olympique mondial Panasonic
Le programme des jeunes leaders du CIO est soutenu par le partenaire olympique et paralympique mondial Panasonic depuis 2017. Ce soutien se prolongera jusqu'en 2024. Panasonic, en tant que partenaire fondateur du programme, s'engage à aider les jeunes leaders du CIO par le biais de différentes initiatives, en mettant par exemple sa créativité et son expertise technologique, ainsi que son réseau d'influenceurs et d'ambassadeurs, au service des jeunes leaders afin de les inspirer et de leur donner les compétences et les outils dont ils ont besoin pour développer leurs projets.
En savoir plus sur le soutien apporté par Panasonic au programme.