Tokyo 2020 vise le zéro émission nette et s'adapte à un climat en pleine mutation
Des vagues de chaleur aux tempêtes tropicales en passant par les épisodes neigeux imprévisibles, les conséquences du changement climatique sont de plus en plus perceptibles partout dans le monde. Les événements sportifs doivent eux aussi s'adapter aux répercussions des dérèglements climatiques et les Jeux Olympiques ne dérogent pas à la règle.
La préoccupation première des organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 est d'atténuer les effets, sur les athlètes, les volontaires et les officiels, des températures élevées enregistrées dans la ville. Dans le même temps, ils cherchent à réduire l'empreinte des Jeux eux-mêmes et à utiliser la notoriété de la manifestation olympique pour promouvoir un mode de vie plus durable.
Ainsi que l'explique Yuki Arata, directrice de la durabilité au sein du comité d'organisation de Tokyo 2020 : "Le changement climatique nous affecte tous sur cette planète. En tant qu'événement mondial de premier plan, les Jeux Olympiques ont la responsabilité de réduire leurs émissions et d'agir comme catalyseur de développement durable."
S'adapter
Afin d'atténuer les effets de la hausse des températures et de protéger la santé des athlètes, la décision a été prise en 2019 de déplacer le marathon et les épreuves de marche à Sapporo, où les températures en journée devraient être inférieures de cinq degrés à celles de Tokyo. D'autres épreuves ont quant à elle été programmées plus tôt dans la journée ou plus tard dans l'après-midi pour éviter les chaleurs de la mi-journée.
Lors des compétitions elles-mêmes, les athlètes auront accès à davantage d'espaces ombragés, ainsi qu'à de l'eau en quantité suffisante. La campagne de sensibilisation "Beat the Heat" explique aux athlètes comment s'acclimater par temps chaud et humide. À l'extérieur des stades, les autorités municipales de Tokyo ont planté des arbres supplémentaires et aménagé des espaces verts pour atténuer les effets de la chaleur en ville. Des revêtements thermoréfléchissants aideront également à faire baisser les températures.
Le zéro net
Outre ces efforts d'adaptation, le comité d'organisation de Tokyo 2020 s'est engagé en faveur du zéro émission nette, ce que beaucoup considèrent comme une occasion d'accélérer la transition de la ville vers un avenir plus durable.
Dans l'optique de recourir aux énergies renouvelables pour produire un maximum d'électricité pour les Jeux, des achats de biomasse sont effectués directement auprès d'une centrale située à Kawasaki et l'approvisionnement en énergie solaire se fait à Fukushima. Une station d'hydrogène aménagée à Harumi, où se trouve le village olympique, alimentera les foyers et les véhicules. Lorsqu'il n'a pas été possible d'utiliser ce type d'énergies, Tokyo 2020 a privilégié les certificats d'énergie verte pour compenser la consommation d'électricité non renouvelable.
Le programme de compensation des émissions de carbone mis en place par Tokyo 2020 prend en compte toutes les émissions directes et indirectes liées aux Jeux, notamment la construction des sites et le transport des athlètes et officiels. Les organisateurs recalculeront l'empreinte carbone des Jeux une fois l'événement terminé. Ils ont néanmoins pour ambition d'aller au-delà de la simple compensation de leurs émissions résiduelles.
À la suite du report sans précédent des Jeux, les organisateurs japonais ont pris la décision de ne pas autoriser l'entrée au Japon des spectateurs étrangers en raison de la pandémie mondiale de COVID-19. Selon le rapport de suivi de Tokyo 2020 sur la durabilité publié récemment, cette mesure permettra de réduire les émissions de carbone de près de 340 000 tonnes. La décision prise le 8 juillet par le comité d'organisation de n'autoriser aucun spectateur sur les sites à Tokyo pendant la manifestation olympique aura très probablement un impact supplémentaire sur ces émissions. Le calcul définitif sera effectué une fois les Jeux terminés et les chiffres seront inclus dans le rapport sur la durabilité de Tokyo 2020 publié après les Jeux.
Après Tokyo 2020, les organisateurs des éditions suivantes des Jeux Olympiques devront aller plus loin dans la lutte contre le changement climatique. En mars 2020, le CIO a décidé qu'à compter de 2030, toutes les éditions des Jeux devraient afficher un bilan carbone négatif. Les organisateurs devront pour ce faire réduire leurs émissions de carbone conformément à l'Accord de Paris, compenser plus de 100 % de leurs émissions résiduelles et user de leur influence pour agir efficacement contre le changement climatique. Paris 2024 s'est récemment engagé à organiser les premiers Jeux à contribution positive pour le climat.
Le CIO lui-même est fermement décidé à devenir une organisation à bilan carbone négatif d'ici 2024. Outre le fait de réduire ses émissions conformément à l'Accord de Paris, l'institution olympique compensera plus de 100 % de ses émissions résiduelles en plantant notamment une forêt olympique.