Rencontre à Paris entre le président du CIO et le secrétaire général des Nations Unies

Vendredi, le président du Comité International Olympique (CIO), Thomas Bach, a accueilli le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, juste avant la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et le président du CIO, Thomas Bach
© IOC/Greg Martin

Les deux hommes ont discuté des Jeux Olympiques, de la situation géopolitique, de la contribution du sport à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies et d'autres sujets d'intérêt commun. À l'issue de leur rencontre, ils se sont adressés aux médias.

Thomas Bach, président du CIO :

Mesdames et Messieurs, bonjour.

Je viens de m'entretenir avec le secrétaire général des Nations Unies et, j'ajouterais, notre cher ami, M. Guterres, car il croit sincèrement aux valeurs olympiques et à tout ce que les Jeux Olympiques et le CIO représentent, et qu'il en est un fervent défenseur. C'est pourquoi nous sommes toujours très honorés et très heureux de pouvoir l'accueillir quelle que soit l'occasion, mais en particulier, bien sûr, aux Jeux Olympiques.

Cette rencontre nous a permis d'évoquer la situation géopolitique extrêmement complexe et d'expliquer comment le CIO l'abordait, tout en conservant sa neutralité politique. Et grâce à cette neutralité politique et à toutes les mesures qui l'entourent, j'ai pu annoncer au secrétaire général que ce soir, des athlètes des territoires des 206 Comités Nationaux Olympiques (CNO) ainsi que l'équipe olympique des réfugiés formée par le CIO seraient réunis.

C'est un message extrêmement puissant en faveur de la paix et de l'unité dans le monde, à l'instar de l'appel à la paix lancé par les athlètes cette semaine dans le village olympique, et comme ils l'ont montré ce matin lorsque j'ai eu le plaisir de courir avec la flamme olympique – tous s'étaient rassemblés pour montrer leur attachement aux valeurs olympiques et à la paix.

Je souhaiterais également remercier le secrétaire général pour le soutien et l'excellente coopération dont nous bénéficions avec toutes les agences onusiennes afin d'être à la hauteur du rôle que les Nations Unies nous ont confié en tant que partenaire important pour la réalisation des Objectifs de développement durable. Je tiens également à le remercier pour la présence de toutes ces agences hier au Sommet organisé par la France et le CIO sur le développement durable dans et par le sport. Ce Sommet a rencontré un grand succès et a fait prendre conscience non seulement de la nécessité d'agir, mais aussi de tout ce que le CIO et le Mouvement olympique font et accomplissent à cet égard, que ce soit dans le domaine de la paix ou dans les secteurs de la santé, du développement durable, de l'éducation, etc.

Enfin, j'ai émis l'espoir que les États membres des Nations Unies réitèrent, dans leur prochaine résolution sur le Sommet de l'avenir, les propos qu'ils ont tenus hier, à savoir qu'ils reconnaissent le travail que nous avons accompli avec et par l'intermédiaire du Mouvement olympique, avec l'aide des agences onusiennes, et qu'ils nous encouragent à poursuivre dans cette voie.

Bienvenue, Monsieur le Secrétaire général, chez vous, au sein du Mouvement olympique.

© IOC/Greg Martin

António Guterres, secrétaire général des Nations unies :

Merci infiniment.

Je tiens à exprimer le large soutien – le soutien total – des Nations Unies au Comité International Olympique.

Nous vivons dans un monde divisé, où les conflits se multiplient de manière dramatique.

Les horribles souffrances à Gaza, la guerre apparemment sans fin en Ukraine, les terribles souffrances du Soudan à la RDC [République démocratique du Congo], du Sahel au Myanmar.

Dans un moment comme celui-ci, il est important de rappeler que la première et véritable initiative de paix inscrite dans l'histoire a été la Trêve olympique.

Ainsi, alors que les Jeux Olympiques sont sur le point de débuter, il est temps de rappeler au monde l'importance de la Trêve olympique et de lui faire comprendre que nous devons faire taire les armes.

Rien n'est plus éloigné des conflits que l'expérience olympique.

Les Jeux Olympiques sont un symbole d'universalité et de diversité.

Un symbole de coopération et de compétition loyale, loin des divisions et des conflits.

C'est pourquoi je lance aujourd'hui un appel pressant aux pays afin qu'ils s'unissent dans le même esprit que les athlètes, qui s'uniront pendant les Jeux Olympiques dans un esprit d'équité.

Je souhaiterais exprimer ma profonde gratitude au Comité International Olympique pour ce qu'il a fait afin de permettre à une équipe de réfugiés de participer à nouveau aux Jeux Olympiques. J'ai été haut-commissaire pour les réfugiés pendant dix ans. Je sais à quel point il est important de ne laisser personne de côté, de ne pas abandonner ceux qui ont été forcés de fuir, de quitter leur pays, et qui ont les mêmes droits de pratiquer un sport que n'importe quel autre citoyen du monde.

[Qui plus est], les Jeux Olympiques sont un remarquable exemple d'engagement en faveur de la durabilité et des Objectifs de développement durable.

Je pense que les épreuves seront neutres en carbone, ce qui est une performance exceptionnelle.

Je sais aussi que dans une optique de protection des personnes vulnérables à travers le monde, des efforts considérables ont été déployés pour faciliter l'accès des personnes en situation de handicap afin qu'elles puissent profiter pleinement des Jeux Olympiques à Paris.

C'est pourquoi je tiens une fois encore à exprimer notre soutien au Comité International Olympique.

Que ces Jeux Olympiques à Paris, la Ville lumière, soient un fabuleux succès.