Mothusi John Ramaabya : Une “occasion pour tous de faire du sport”
Le Botswanais Mothusi John Ramaabya, qui a participé au programme YCM (Young Change Makers – jeunes artisans du changement) aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Nanjing 2014, est à présent une source d’inspiration pour de jeunes Africains en situation de handicap avec son initiative “I can”, placée sous les auspices du programme YCM+ du Comité International Olympique (CIO). Ce programme pionnier d’entrepreneuriat social par le sport est soutenu par le partenaire olympique mondial Panasonic.
Comment as-tu été sélectionné pour représenter le Botswana au programme YCM aux JOJ de 2014 ?
“Le Comité National Olympique (CNO) du Botswana avait lancé un appel auprès de jeunes qui participaient à des activités sportives, culturelles et éducatives afin qu’ils soumettent leurs candidatures. Même si je ne pratiquais aucun sport, j’étais un volontaire actif dans ce domaine et j’avais remporté le prix national "Vision 2016" en reconnaissance de mes efforts visant à promouvoir l’éducation au Botswana. J’avais également travaillé pour le département du développement culturel de l’Université du Botswana. Moins de trois heures après avoir pris connaissance de l’invitation du CNO, j’ai soumis ma candidature et, deux semaines, après j’étais retenu pour un entretien. Une semaine plus tard, j’ai appris que j’étais sélectionné.”
Quel était ton rôle auprès de l’équipe du Botswana à Nanjing ?
“J’étais le représentant du chef de mission à Nanjing. Du coup, j’étais responsable de toute l’équipe. Mon rôle premier était toutefois de m’assurer que l’équipe participait à toutes les activités proposées par le programme "apprendre et partager". J’avais préparé un calendrier des activités en fonction du programme des compétitions des athlètes. Chaque jour, j’accompagnais les athlètes sur les divers sites et je m’assurais qu’ils prenaient plaisir à participer aux activités. Je coordonnais également un programme de jumelage scolaire entre l’établissement secondaire de premier cycle de Gabane dans le district de Kweneng et une école à Nanjing. Un jour, toute l’équipe du Botswana est allée visiter l’école avec le président de notre CNO.”
Quel est ton meilleur souvenir des JOJ ?
“J’ai beaucoup de bons souvenirs mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la danse du dragon que nous avons faite lors de la séance d’accueil des athlètes au village olympique de la jeunesse. Je me souviens que tous les participants au programme YCM avait exécuté cette danse sur scène. J’avais surmonté ma peur de danser en public et réussi à faire quelques mouvements.”
Parle-nous de ton initiative YCM+ financée par le CIO et Panasonic pour travailler avec des jeunes en situation de handicap au Botswana.
“Le projet est baptisé "I can" (Je peux) et a pour but d’encourager les personnes qui vivent avec handicap et qui ont des besoins spéciaux, ainsi que de diffuser le message selon lequel tout est possible dans la vie et qu’il ne faut pas se laisser abattre par les obstacles. J’ai lancé ce projet en mars dernier et la première phase de mise en œuvre était terminée en avril.”
Qu’est-ce qui t’a inspiré à lancer ce projet ?
“J’ai toujours pensé qu’il fallait promouvoir la participation et l’intégration des sportifs ayant des besoins spéciaux car bon nombre d’activités sportives ne prévoient toujours rien pour ces personnes.”
Comment fais-tu passer ton message important ?
“La première phase s’est déroulée à l’Université du Botswana. Elle consistait en des courses et autres activités pour des jeunes âgés de 17 à 23 ans qui avaient une déficience visuelle ou un autre handicap et qui étudiaient à l’université. L’événement proposait également des activités inspirées de celles du programme "apprendre et partager" de Nanjing. Quant à la deuxième phase du projet, il s’agissait d’un festival d’une semaine en juillet dernier célébrant les sports olympiques et destiné à des jeunes en situation de handicap ou ayant des difficultés d’apprentissage, ainsi qu’à des enfants ayant le syndrome de Down. En tout, 342 jeunes de six à 21 ans ont participé au festival.”
En quoi le soutien de Panasonic au programme YCM+ renforce-t-il ton projet ?
“J’étais très heureux d’apprendre la contribution de Panasonic car ce parrainage a donné à mon initiative la possibilité d’immortaliser des moments très spéciaux avec la caméra. Panasonic m’a aidé à laisser des souvenirs inoubliables qui peuvent être utilisés à leur tour pour motiver d’autres athlètes potentiels ayant des besoins spéciaux et renforcer leur estime et leur confiance en soi.”
Quels sont tes objectifs pour le projet ?
“Je veux mener ce projet quotidiennement, voyager à travers tout le pays, en Afrique et dans le monde entier pour promouvoir la participation et l’intégration des communautés marginalisées dans le sport.”
Quels sont tes plans pour l’avenir ?
“Depuis le mois d’août de cette année, je me concentre sur un programme de développement de carrière des athlètes au Botswana, destiné d’abord aux athlètes marginalisés des zones rurales avant d’être étendu aux villes de tout pays. Je vais également poursuivre mes initiatives YCM+. À plus long terme, j’espère travailler à plein temps dans le domaine du sport, n’importe où dans le monde, car c’est le genre de travail qui me donne le plus de satisfaction dans ma vie.”