Le programme antidopage préalable aux Jeux pour Tokyo 2020 sera le plus vaste jamais mis en place

La 137e Session du Comité International Olympique (CIO) a pris connaissance aujourd'hui des derniers rapports en date de l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) et de l'Agence de contrôles internationale (ITA). Les deux organisations travaillent main dans la main pour protéger la probité du sport et l'intégrité des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 cet été.

Le programme antidopage préalable aux Jeux pour Tokyo 2020 sera le plus vaste jamais mis en place
© IOC - Greg Martin

Un programme de contrôles préalables solide et complet pour Tokyo

Dans son rapport à la Session, la présidente du conseil de fondation de l'ITA, Dr Valérie Fourneyron, a confirmé que l'ITA, en étroite collaboration avec le CIO et le comité d'organisation de Tokyo 2020, a mis en place un programme de contrôles préalables aux Jeux à la fois solide et efficace qui permettra aux athlètes de concourir dans des conditions équitables et un environnement sûr à Tokyo.

La force du programme réside dans le fait que la période d'évaluation a commencé un an avant les Jeux, ce qui a permis de prendre en considération un groupe beaucoup plus large d'athlètes susceptibles de se qualifier. Les recommandations de contrôles ciblés, formulées par le groupe d'experts de l'ITA pour la période avant les Jeux, visent à combler les lacunes en matière de dépistage du dopage avant les Jeux. Ces recommandations, qui se montent à plus de 26 000, ont donc été émises beaucoup plus tôt (six mois avant les Jeux pour Tokyo 2020 contre un mois pour Rio 2016) et couvrent davantage de sports (tous les 33 sports et disciplines pour Tokyo contre sept sports pour Rio).

À la suite de ces recommandations, 2 400 contrôles sur des athlètes de sports individuels, ainsi que 400 contrôles sur des athlètes de sports d'équipe, ont déjà été réalisés par les Fédérations Internationales et les organisations nationales ou régionales antidopage concernées, et plus de 6 000 contrôles supplémentaires sont prévus dans les semaines à venir.

Afin de renforcer le programme, la compétence du CIO en matière de contrôles pour les Jeux Olympiques a été étendue pour permettre à l'ITA d'effectuer des contrôles hors compétition deux mois avant le début des Jeux, comblant ainsi toute lacune dans le cas où les athlètes ne seraient pas correctement contrôlés par leur organisation respective (organisation nationale antidopage ou Fédération Internationale).

Gratuité du stockage à long terme des échantillons

L'ITA a par ailleurs mis en œuvre un programme global de stockage à long terme, destiné à conserver de manière centralisée et sécurisée les échantillons prélevés avant les Jeux, ce afin de mieux dissuader les athlètes de recourir à des substances interdites et de permettre la réanalyse des échantillons pendant une période allant jusqu'à dix ans. Toutes les organisations antidopage participant aux activités de contrôle pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 sont encouragées à conserver leurs échantillons de manière systématique, en profitant de l'aide financière proposée par le CIO. Le CIO s'est en effet engagé à assurer la gratuité du stockage, dans le lieu mis à disposition par l'ITA, de tous les échantillons prélevés sur les athlètes qui concourront à Tokyo.

Le CIO a délégué à l'ITA la gestion indépendante du programme antidopage de Tokyo 2020. Créée en 2018, l'ITA est une agence indépendante qui gère les programmes de contrôle du dopage pour le compte des Fédérations Internationales et des organisateurs de grands événements.

Efforts concertés

L'AMA soutient le travail du groupe chargé des contrôles avant les Jeux, et le président de l'AMA, Witold Bańka, a déclaré à la Session du CIO que la mise en place d'une installation et d'un programme de stockage des échantillons à long terme bénéficiait également du total soutien de l'AMA, qui y voit une initiative importante et fort bienvenue. En plus de fournir une assistance au programme antidopage qui sera coordonné par l'ITA pendant les Jeux, l'AMA s'assure également que le laboratoire accrédité de Tokyo sera prêt à relever le défi qui l'attend. Comme par le passé, un programme d'observateurs indépendants sera mené par l'AMA à Tokyo pour suivre les activités antidopage pendant le déroulement des Jeux afin de veiller à toute l'efficacité du programme antidopage.   

Protéger l'intégrité du sport pendant la pandémie

Dans son rapport aux membres du CIO, Witold Bańka a également souligné que malgré l'impact à l'échelle mondiale de la pandémie de COVID-19 sur le système antidopage, l'AMA a maintenu une supervision complète des activités de contrôle du dopage et établi des lignes directrices appropriées pour aider la communauté antidopage en ces temps difficiles.

L'Agence a notamment élaboré, avec la contribution de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), un document visant à permettre le prélèvement d'échantillons d'une manière qui protège la santé et la sécurité des sportifs, du personnel chargé du prélèvement des échantillons et des autres personnes participant au processus de contrôle du dopage.

En outre, une étude de faisabilité est en cours pour identifier d'autres solutions et procédures innovantes pour la collecte d'échantillons qui préserveraient l'intégrité du processus et des échantillons lors de l'avènement de crises similaires.

Retour à la normale en matière de collecte d'échantillons prévu en 2021

S'agissant des contrôles de dopage, un retour à des valeurs normales en matière de collecte d'échantillons est prévu en 2021, après le déploiement des programmes de vaccination dans le monde entier.

Le nombre limité de compétitions sportives qui ont eu lieu en 2020, ainsi que les restrictions liées à la pandémie, ont eu un impact considérable sur le nombre d'échantillons prélevés, en particulier entre mars et juin. Cependant, la collecte d'échantillons, qui a été effectuée en priorité sur les sports à haut risque, est presque revenue à un rythme normal au cours du second semestre.

Vaccination contre la COVID-19 recommandée

L'AMA, soucieuse de la santé des athlètes, recommande vivement la vaccination contre la COVID-19. L'Agence a indiqué que selon les connaissances actuelles, les vaccins ne contiennent pas de substance interdite, ni n'induisent de méthode interdite, et n'altèrent pas non plus les analyses antidopage. Elle continuera à suivre de près la situation et à fournir des conseils opportuns à ce propos.