Le Mouvement olympique accélère sa transition vers la durabilité

La transition vers un sport durable gagne du terrain alors que de plus en plus de Comités Nationaux Olympiques (CNO) et de Fédérations Internationales (FI), soutenus par le CIO, prennent des mesures pour relever les défis environnementaux, économiques et sociaux au sein de leurs organisations et communautés.

Le Mouvement olympique accélère sa transition vers la durabilité
© Getty Images

100 études de cas sur la durabilité des FI et des CNO

Une étape importante a récemment été franchie, avec la publication de 22 études de cas sur la durabilité du Mouvement olympique, ce qui porte leur total à plus de 100. Ces études de cas, un projet lancé par le CIO en 2016, témoignent de la manière dont les FI et les CNO intègrent la durabilité dans leurs opérations et leurs événements. En présentant de nouvelles méthodes de travail, des innovations durables et des partenariats efficaces, elles visent à inspirer d'autres organisations à suivre l'exemple et à accélérer la transition vers un sport durable dans l'ensemble du Mouvement olympique.

S'exprimant lors de la sixième session du CIO sur la durabilité, laquelle s'est tenue plus tôt ce mois-ci durant le Forum annuel des FI, Marie Sallois, directrice du département du développement de l'organisation et du développement durable au CIO, a déclaré que le Mouvement olympique devenait un moteur pour la durabilité dans le sport mondial.

"Il y a cinq ans, nous vous avions demandé si vous seriez intéressés de vous engager à nos côtés dans la voie de la durabilité", a-t-elle déclaré aux 250 représentants en ligne – une augmentation par rapport à la centaine de représentants l'année précédente. "Votre réponse à cette invitation a largement dépassé nos attentes initiales."

Des inégalités aux changements climatiques

Destinées à la communauté sportive mondiale au sens large, les études de cas mettent en évidence le pouvoir unificateur du sport pour mener des projets qui s'attaquent à la dégradation de l'environnement, aux changements climatiques, à l'injustice sociale, aux inégalités entre les sexes et à d'autres défis majeurs.

Les initiatives en faveur de l'environnement et de la réduction de l'empreinte écologique ont été particulièrement bien représentées, mettant en exergue le rôle croissant des partenariats entre les secteurs public et privé, ainsi qu'avec les organisations internationales.

Par exemple, en prévision des Jeux Olympiques de Paris 2024, le ministère français de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, le Fonds mondial pour la nature (WWF) France et près de 80 organisateurs français d'événements sportifs ont signé une Charte de 15 engagements éco-responsables. Cette coopération permet aux fédérations de sport, aux organisateurs d'événements, aux prestataires de services et aux régions d'organiser des événements durables, notamment dans des domaines tels que la restauration, la gestion des déchets et la mobilité.

World Sailing, à l'occasion des Hempel World Cup Series 2020 à Miami, a organisé une collecte de déchets, un nettoyage de la mangrove et une action de réhabilitation des récifs coralliens.

De même, la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) a lancé un outil de calcul de l'empreinte carbone en ligne spécifiquement adapté à l'industrie du sport automobile. Cet outil permettra à ses partenaires de calculer leur empreinte carbone, après quoi la FIA pourra les aider à élaborer un plan de réduction des émissions de carbone.

Sur le front de l'égalité des sexes, World Rugby a lancé sa stratégie pour se positionner comme un leader mondial en matière d'égalité des sexes, stratégie qui offrira aux femmes les mêmes possibilités de représentation et de participation sur le terrain et en dehors qu'aux hommes, et ce à tous les niveaux du rugby, d'ici 2025.

L'Union Cycliste Internationale (UCI) a démontré pour sa part comment son label "UCI Bike City/Region" a encouragé les villes et les régions à rendre les vélos disponibles et accessibles à tous, y compris à ceux qui ont des moyens économiques moindres et des incapacités physiques.

Chacune des études de cas s'aligne sur un ou plusieurs des cinq domaines d'intervention du CIO en matière de durabilité : infrastructures et sites naturels, approvisionnement et gestion des ressources, mobilité, main-d'œuvre et climat. Elles s'alignent également sur un ou plusieurs des 17 Objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies, lesquels fournissent un cadre commun permettant aux organisations d'expliquer leurs contributions à la durabilité et de rendre le monde plus durable.

"Nous devons tous travailler ensemble afin d'assurer un meilleur avenir à la planète", a confié Raffaele Chiulli, président de l'Association mondiale des fédérations internationales de sport (GAISF). Et d'ajouter : "C'est pourquoi nous sommes tous ici aujourd'hui : pour collaborer, partager et apprendre les uns des autres."

De la résilience au "zéro émission nette" d'ici 2030

La session du CIO sur la durabilité a inclus une présentation et une discussion sur le rôle du sport dans l'édification d'un avenir social, environnemental et économique résilient, dirigée par le directeur de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact climatique, Johan Rockström.

Martin Helseth, rameur olympique norvégien et ambassadeur de Clean Seas, a quant à lui parlé de sa campagne de financement par le public visant à lutter contre la pollution des océans. En montrant des photographies de vastes quantités de déchets recouvrant le fond des océans, il a souligné que, dans le monde d'aujourd'hui, les athlètes devaient allier leur passion pour le sport au souci de l'environnement.

La session a également été marquée par la remise des prix "Action Carbone" du CIO et de Dow, ainsi que la publication d'un nouveau guide UICN-CIO destiné à aider les responsables municipaux et les communautés sportives à tenir compte des besoins de l'environnement dans leur planification.

Mais, avec l'impact croissant du changement climatique, Marie Sallois a insufflé un sentiment d'urgence à la réunion, soulignant la nécessité absolue d'un leadership ferme pour avancer.

"Malgré les progrès impressionnants réalisés jusqu'à présent à travers l'ensemble du Mouvement olympique, il est nécessaire d'agir bien plus et de manière urgente", a-t-elle rappelé. "Surtout aujourd'hui, à une époque marquée par l'incertitude et la peur, il est essentiel de montrer l'exemple. L'avenir du sport est entre nos mains."