La Trêve olympique, une idée qui fait son chemin à chaque édition des Jeux
Tous les deux ans, en amont des Jeux, l'appel à la Trêve Olympique est lancé. Dans la pratique, le thème de la paix et d'une meilleure compréhension entre toutes les communautés se traduit par de nombreux programmes mis en œuvre par les États, les régions, les villes et les comités d'organisation des Jeux Olympiques.
Le lancement de la Trêve olympique repose sur deux intervenants principaux, sur lesquels les différents comités d'organisation des Jeux peuvent s'appuyer pour développer leurs propres programmes liés aux valeurs d'amitié, de respect et de promotion de la paix dans le monde. Il s'agit du Comité International Olympique et du gouvernement du pays hôte. Ce dernier présente en effet la résolution sur la Trêve olympique à l'Assemblée générale de l'ONU. Le CIO ayant une position d'observateur aux Nations Unies, c'est le pays hôte, en tant que membre, qui dirige la phase de négociations avec les autres nations membres et soumet officiellement le texte de la résolution pour la trêve en vue de son adoption.
La Fondation Internationale pour la Trêve Olympique (FITO) mise en place par le CIO en 2000 et le Centre International pour la Trêve Olympique (CITO) basé à Athènes sont eux aussi des intervenants primordiaux qui mettent l'idéal olympique au service de la paix et de la culture, de l'amitié et de la compréhension mutuelle dans le monde et se consacrent à la promotion de l'ancienne tradition grecque de la trêve. Ils cherchent à prévenir et à résoudre les conflits à travers le sport et la culture et coopèrent avec toutes les organisations non gouvernementales spécialisées dans ce domaine grâce au développement de programmes de recherche et d'éducation, tout en lançant des campagnes de communication sur la Trêve olympique.
Enfin, citons parmi les autres intervenants qui peuvent jouer un rôle clé les autorités locales, régionales et nationales de la ville hôte, son maire, le Comité National Olympique du pays organisateur, le Comité National Paralympique, les programmes des différentes agences de l'ONU, des instances du secteur public et des partenaires issus d'organisations à but non lucratif ou non gouvernementales.
Sensibiliser un large public
Ainsi, la ville hôte des Jeux Olympiques peut développer son programme pour la Trêve olympique. Ce programme consiste essentiellement à inspirer la jeunesse, à renforcer les relations internationales et la mobilisation des autres gouvernements et pays en faveur des Jeux, à promouvoir l'égalité et le sport pour tous, à ajouter un thème attrayant et stimulant à l'Olympiade culturelle et au relais de la de la flamme olympique, à promouvoir les valeurs olympiques et la paix à travers le sport, et enfin à laisser un héritage positif.
Le programme de la ville hôte des Jeux consacré à la Trêve olympique ne se limite pas aux obligations liées à la livraison de la Fresque de la Trêve appelée à être signée par tous les visiteurs du village olympique et à l'accompagnement de la résolution de l'ONU. Il utilise la trêve comme un outil pour faire participer un large public. La campagne de sensibilisation du public peut rappeler que le sport, bien qu'il ne soit pas en mesure de résoudre toutes les guerres, les conflits et les situations de tension, peut aider à promouvoir une culture de la paix en apportant sa contribution à un niveau national et local.
Les exemples de mise en pratique de la Trêve olympique dans les pays hôtes sont nombreux. À Beijing en 2008, les élèves de 210 écoles prennent ainsi contact avec les 205 Comités Nationaux Olympiques et les 159 Comités Nationaux Paralympiques participants afin de nouer des liens avec les écoles de tous ces pays, permettant ainsi de multiplier les échanges entre élèves dans le domaine de la culture, du sport et de l'éducation.
À Vancouver en 2010, Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, est nommée marraine de la Trêve et lance des initiatives et des activités pour sensibiliser la jeunesse de son pays aux idées de paix. La communauté autochtone du Canada est elle aussi mobilisée lorsque les "quatre Premières Nations" accueillent le monde lors de la cérémonie d'ouverture.
À Londres en 2012, l'initiative "Get Set for the Olympic Truce" est un axe majeur du programme d'éducation du comité d'organisation des Jeux. De nombreuses ressources - posters, présentations publiques, activités variées, films - sont proposées à 24 000 écoles (80% du total des établissements du Royaume-Uni) afin de présenter le concept de la Trêve olympique à la jeunesse et de l'encourager à en discuter, puis, en utilisant ce savoir, à aller plus loin en mettant en œuvre des projets destinés à promouvoir la paix et la résolution des conflits dans leurs communautés respectives.
Le village olympique, un endroit unique au monde
En amont des Jeux, le relais de la flamme reflète traditionnellement les mêmes thèmes. Pour rappel, à Turin en 2006, la Trêve olympique est totalement intégrée au relais grâce à de nombreuses conférences et au soutien apporté aux activités humanitaires destinées aux enfants à travers le Fond des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).
De leur côté, les athlètes sont regroupés de façon exemplaire dans un endroit unique au monde : le village olympique. Nul autre endroit sur la planète ne voit, dans une période de temps donnée, l'ensemble de l'humanité ainsi rassemblée dans une atmosphère de paix et d'échanges.
La Trêve olympique est clairement un thème majeur repris tous les deux ans par l'ONU et le CIO, et traduit dans les faits par les différents pays, régions, villes hôtes des Jeux, ainsi que par les athlètes du monde entier qui s'affrontent et échangent en paix, et deviennent ensuite des ambassadeurs de l'idéal olympique. Certes ce concept ne met pas fin aux guerres, mais il apporte toutefois une contribution essentielle à une meilleure compréhension, à l'apaisement des tensions, aux tentatives de résolution des conflits, et ce pour le bien de l'humanité.