Le tourisme est d'une importance vitale pour le Tyrol et Innsbruck. L'industrie touristique du Tyrol emploie directement et indirectement 60 000 personnes et génère un chiffre d'affaires d'environ 8,4 milliards d'euros. Au cours de l'hiver 2016/17 et de l'été 2017, la région a enregistré un total de 47,7 millions de nuitées, contre seulement 28,3 millions en 1971. C'est aujourd'hui la province la plus visitée d'Autriche. De son côté, Innsbruck a attiré un nombre record de 3,2 millions de nuitées en 2017, ce qui en fait la deuxième ville la plus appréciée des visiteurs derrière Vienne. Elle se présente comme une ville alpine sophistiquée offrant d'excellentes possibilités d'emplois et de loisirs.
La longue association d'Innsbruck avec les Jeux Olympiques d'hiver – un événement qu'elle a organisé deux fois en l'espace de 12 ans – a joué un rôle dans cette évolution. L'organisation des Jeux de 1964 a contribué à la croissance de l'industrie touristique locale. Les investissements dans les infrastructures, les sites et les installations, réalisés pour la plupart dans l'optique des Jeux de 1964, combinés à la visibilité mondiale accrue que procure l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver, ont permis à la ville d'attirer un nombre croissant de visiteurs. Dans les années qui ont suivi, les autorités locales ont déployé des efforts soutenus pour promouvoir Innsbruck et le Tyrol et mettre en valeur leurs compétences olympiques.
Ces efforts se sont d'abord concentrés sur l'utilisation massive des mots "Olympia" et "Olympische" pour désigner la région, ses installations et les sites construits pour accueillir les deux éditions des Jeux Olympiques d'hiver. Des noms tels que Olympiabahn – qui désigne le réseau ferroviaire local – et Olympiaregion Seefeld – où se sont déroulées les épreuves de ski nordique – ont créé un lien fort et durable entre la ville hôte et les Jeux. Cette association est plus discrète aujourd'hui, la lettre "O" ayant largement remplacé les deux mots. Ainsi, le quartier du village olympique d'Innsbruck est désormais connu par ses habitants sous le nom de "O-Dorf", tandis que le service de bus qui le relie au centre-ville est appelé "O-Line". L'Olympiaregion Seefeld a toutefois conservé son nom olympique, et la marque Olympiaworld couvre la plupart des sites olympiques d'Innsbruck.
Les améliorations apportées au réseau routier d'Innsbruck en vue des Jeux Olympiques d'hiver de 1964 ont également stimulé le tourisme. En améliorant l'accessibilité et la mobilité, elles ont contribué à attirer un plus grand nombre de visiteurs dans la ville et la région, visiteurs qui, pour beaucoup, avaient été séduits par ce qu'ils avaient vu en regardant les Jeux. Ainsi, les recettes touristiques de l'Autriche pour les neuf premiers mois de 1964 ont augmenté de plus de 18 % par rapport à la même période de l'année précédente, tandis que les recettes touristiques totales ont été plus élevées que pour toute l'année précédente. Soigneusement planifiées en pensant à l'avenir et pas seulement aux Jeux, les améliorations de l'infrastructure routière locale comprenaient la construction du premier tronçon de l'autoroute du Brenner, un lien vital avec l'Allemagne au nord et l'Italie au sud.
Les sites olympiques d'Innsbruck et du Tyrol ont joué leur rôle en générant des avantages économiques, en créant des emplois et en augmentant le nombre de visiteurs, tout comme des entités telles qu'Innsbruck Tirol Sport (ITS). Société à but non lucratif créée après les Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver (JOJ) de 2012 pour tirer parti de l'héritage de l'événement et développer l'expertise qu'elle a contribué à créer, ITS a concentré son énergie pour attirer des événements dans la ville. En 2020, elle avait contribué à la mise en place de 60 événements de grande et plus petite envergure, suivis par plus de 850 000 spectateurs au total. Ce faisant, ITS a généré plus de 80 millions d'euros de valeur économique supplémentaire.
Un pourcentage important des visiteurs d'Innsbruck vient pour affaires et pour assister aux principaux salons et conférences que la ville accueille. Interalpin, le principal salon professionnel mondial des technologies alpines, se tient au Congress Messe Innsbruck, où se sont déroulés les matchs de hockey sur glace lors des Jeux Olympiques d'hiver de 1964. Reconstruit en 2011, ce site accueille d'importantes conférences médicales et propose également des concerts et des expositions d'art dans le cadre de la scène culturelle florissante d'Innsbruck.
Les nombreux sites du complexe Olympiaworld - dont deux sont olympiques - accueillent un large éventail d'événements, notamment des spectacles de cirque et de glace, des comédies musicales et des concerts d'artistes de premier plan comme Elton John, les Rolling Stones, Steve Aoki et Pink.
La ville continue de développer son image – elle ne se contente pas de tirer parti de son statut olympique, mais l'enrichit et cherche de nouveaux moyens de se promouvoir. Par exemple, à l'issue d'un vaste processus de consultation mené en 2009, elle a défini sept aspects de la future ville qu'elle souhaitait devenir : des montagnes alpines fascinantes ; une expertise sportive spécifique ; un espace urbain dynamique ; une esthétique alpine d'avant-garde ; des habitants jeunes, intelligents et cosmopolites ; un mode de vie sain ; et une excellence écologique.
Néanmoins, Innsbruck n'a pas perdu de vue son passé olympique, comme en témoignent les célébrations et autres événements organisés. Les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d'hiver, qui se sont déroulés à Innsbruck et dans la station voisine de Seefeld en 2012, ont été chaleureusement accueillis et soutenus par les habitants de la ville et ont contribué à remettre les Jeux Olympiques au cœur de l'attrait d'Innsbruck auprès des visiteurs. Les célébrations qui ont suivi pour marquer, en 2014, le 50e anniversaire des Jeux Olympiques d'hiver de 1964 et, en 2017, le cinquième anniversaire des JOJ d'hiver ont souligné à quel point les Jeux restent importants pour la ville et le Tyrol.