Dakar 2026 : de précieux enseignements tirés de Paris 2024

Ibrahima Wade, coordinateur général du comité d'organisation de Dakar 2026, évoque ici ce que son équipe et lui ont appris lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, et en quoi cela influence leurs préparatifs pour les JOJ qui se tiendront dans la capitale sénégalaise.

Pourquoi était-ce important pour l'équipe de Dakar 2026 d'être présente aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ?

Être ici à Paris et faire partie de cette aventure olympique en tant qu'hôtes des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026 était très important. Nous avons bien évidemment eu l'occasion de participer à de nombreuses réunions avec le CIO et les dirigeants du comité d'organisation de Paris 2024, mais le plus important pour nous a été le programme des observateurs. Notre équipe a ainsi pu voir ce qui se passait sur le terrain et ce qu'elle pouvait faire pour être prête pour Dakar 2026. Nous avons beaucoup appris durant notre séjour ici.

Quels enseignements votre équipe et vous avez tirés de votre présence sur place pour observer Paris 2024 ?

Être présents à Paris a été extrêmement utile pour nous car nous avons eu l'occasion de voir sur le terrain l'organisation des Jeux proprement dite, et surtout la précision avec laquelle les choses avaient été planifiées. Nous avons eu la possibilité de discuter avec l'équipe du comité d'organisation de la manière d'accélérer notre propre planification. Et, bien sûr, lorsque nous allons retourner à Dakar dans les jours qui viennent, nous allons donner un coup d'accélérateur au processus de livraison des Jeux en finalisant tous nos plans.

Quels sont les principaux enseignements que votre équipe et vous avez tirés de l'observation des Jeux ?

À Paris, nous avons eu l'occasion de recueillir de précieuses informations. L'une des plus importantes est la vague de mobilisation que Paris 2024 est parvenu à soulever. Bien évidemment, il ne s'agit pas des mêmes Jeux. Paris accueille les Jeux Olympiques, Dakar les Jeux Olympiques de la Jeunesse, mais c'était important de voir comment ils avaient travaillé. Et, bien sûr, nous allons mettre à profit l'expérience acquise pour mettre en place des choses similaires à Dakar. L'autre domaine clé dans lequel nous avons pu tirer des enseignements est l'impact que les Jeux ont eu sur les territoires. Certes, nous avons des idées, mais nous allons maintenant pouvoir les peaufiner.

Quelles sont vos principales priorités maintenant qu'il ne reste bientôt plus que deux ans avant l'ouverture des Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026 ?

Lorsque nous serons de retour à Dakar, nous allons nous concentrer sur les trois domaines suivants. Tout d'abord sur les travaux de rénovation qui ont été entamés sur les sites qui en ont besoin. Les travaux ont commencé, mais nous devons les suivre de très près afin que la date de remise des installations, fixée au mois de décembre 2025, soit respectée et que les épreuves tests puissent s'y tenir.

Quelles sont les initiatives déjà lancées pour mobiliser la population en vue de Dakar 2026 ?

Nous avons déjà lancé plusieurs programmes. Le plus important est le Festival Dakar en Jeux. Nous avons fait le choix d'organiser ce festival le plus tôt possible. La première édition s'est tenue en 2022 et la deuxième en 2023. La prochaine, qui sera encore plus importante, aura lieu en novembre de cette année et nous y inviterons d'autres pays africains. Ce festival est pour nous l'occasion d'associer sport, éducation, culture et art, ce qui en fait une manifestation très attrayante auprès des jeunes. Nous proposons d'autres programmes également. Il y a d'abord le Brevet olympique, civique et sportif, qui fait découvrir les valeurs olympiques à tous les élèves du pays, et le programme Kids' Olympic Skills, qui entend développer le sport de proximité.

Avec les JOJ de Dakar 2026, quel héritage espérez-vous laisser au Sénégal et au continent africain ?

L'héritage est très important. En effet, organiser les Jeux sans héritage à la clé n'aurait aucun sens. C'est la raison pour laquelle nous avons beaucoup réfléchi avec le CIO à la manière de placer l'héritage au cœur de la philosophie des Jeux. Nous avons déjà un plan pour la durabilité, l'impact et l'héritage qui porte sur les trois volets suivants.

Premier volet : le volet social. Nous devons voir comment les Jeux peuvent renforcer les droits humains et préserver les droits sociaux de toute la population engagée dans le processus.

Le deuxième volet porte sur la durabilité environnementale. Nous avons placé la protection de l'environnement et la durabilité au cœur de nos activités, et nous travaillons de concert avec les acteurs nationaux en charge de ces questions, comme le Ministère de l'Environnement et d'autres organismes publics et privés, afin de développer une culture de protection de l'environnement dans tout le pays, non seulement pour les Jeux, mais aussi avant et après.

Dernier volet : le volet économique. Comment s'assurer que ces Jeux auront un impact positif sur le secteur privé local. Le Sénégal compte énormément de petites et moyennes entreprises, que nous cherchons à associer aux Jeux.

Voici donc les trois volets qui retiennent toute notre attention dans le cadre de notre programme consacré à l'héritage. Nous espérons qu'à la fin des Jeux, nous aurons marqué de notre empreinte non seulement le Sénégal, mais aussi toute l'Afrique.

Dakar 2026 a récemment dévoilé sa devise pour les JOJ – L'Afrique accueille, Dakar célèbre – quelle en est la signification ?

La devise de Dakar 2026 est une chose importante. L'Afrique accueillera pour la première fois les Jeux Olympiques de la Jeunesse. D'où le choix de cette devise : " L'Afrique accueille, Dakar célèbre". C'est une bonne façon de montrer que ce ne sont pas seulement les Jeux de Dakar, mais les Jeux du monde entier, et que toute l'Afrique y est associée.