142e Session du CIO : point sur les activités antidopage dans le monde et les préparatifs pour Paris 2024

À travers les rapports présentés par l'Agence de contrôles internationale (ITA) et l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) à la 142e Session du Comité International Olympique (CIO), les membres du CIO ont pris connaissance du programme de contrôle rigoureux mis en place avant les Jeux Olympiques de Paris 2024 et des plans stratégiques concernant les futures activités antidopage.

WADA President Witold Bańka and ITA Chair Dr Valérie Fourneyron
© IOC/Greg Martin

ITA : près de 90 % des athlètes testés avant les Jeux Olympiques

La présidente du conseil de fondation de l'ITA, le Dr Valérie Fourneyron, a commencé son discours en faisant état du programme complet de contrôle avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, 88 % des athlètes participants ayant été testés au moins une fois avant les Jeux. Au 17 juillet 2024, date limite d’envoi du rapport préliminaire, plus de 32 000 contrôles antidopage avaient été effectués, ce qui correspond à environ 45 % de tests en plus par rapport aux six mois précédents sur la même population d'athlètes. L'accent a été mis sur les disciplines à haut risque, dans lesquelles 75 % des athlètes participants ont été contrôlés au moins trois fois, et 95 % au moins une fois. Ces résultats ont dépassé ceux de Tokyo 2020, faisant du programme de contrôle avant les Jeux de Paris 2024 le plus complet jamais mis en œuvre.

Le programme de contrôle de l'ITA avant les Jeux a débuté il y a un an pour soutenir les efforts déployés à cet égard dans le monde entier, afin que tous les athlètes, disciplines et pays présents aux Jeux Olympiques soient soumis à un régime de contrôle proportionné et équitable durant la phase sensible de qualification. L'ITA a notamment formulé des recommandations stratégiques aux organisations nationales antidopage (ONAD) et aux Fédérations Internationales des sports olympiques d’été (FI) afin qu’elles contrôlent les sportifs qualifiés ou susceptibles de l'être.

Le programme de l'ITA comprenait un suivi spécifique pour :

- la délégation des athlètes réfugiés, avec un programme d'éducation et de contrôle approprié ;

- les athlètes indépendants neutres (AIN), avec des contrôles antidopage ciblés et indépendants pendant plusieurs mois ;

- la délégation des nageurs chinois, avec des contrôles indépendants effectués tout au long de l'année et de manière plus intensive au cours des derniers mois.

Le Dr Fourneyron a ensuite détaillé le programme de sport propre de l'ITA pendant les Jeux de Paris 2024, qui comprend des tests hors compétitions dans toute la France et à l’étranger, ainsi que des contrôles durant les compétitions sur tous les sites sportifs, avec environ 6 000 échantillons prélevés et analysés pendant ces Jeux. L'évaluation des risques, sur laquelle repose le programme antidopage à grande échelle, a combiné un grand nombre de données et de facteurs, en particulier les lacunes en matière de tests observées dans les différents sports et pays.

L'ITA va maintenant adapter sa stratégie de contrôle pendant les Jeux en fonction des besoins, notamment sur la base des résultats du programme avant les Jeux, afin de continuer à éviter les lacunes dans les tests. Tout cas positif survenant pendant les Jeux sera géré indépendamment par l'ITA et, le cas échéant, soumis rapidement au Tribunal Arbitral du Sport au nom du CIO.

Le Dr Fourneyron a conclu : "Ce programme réaffirme la volonté de l'ITA d'améliorer constamment l'expertise et l'indépendance des programmes antidopage. Nous devons toujours être vigilants, analyser de plus en plus de données et ne jamais baisser la garde. C'est la clé pour renforcer la confiance et la crédibilité, en particulier au sein de la communauté des athlètes".

L'AMA salue le rapport intermédiaire du procureur indépendant sur l'affaire des nageurs

S'adressant aux membres du CIO, le président de l'AMA, Witold Bańka, a soutenu les efforts antidopage de l'ITA, des Fédérations Internationales et des organisations nationales et régionales antidopage, et a confirmé que le laboratoire accrédité par l'AMA à Paris est prêt à relever le défi qui l'attend.

M. Bańka a également abordé la question de l'affaire de contamination sans faute de l'agence antidopage chinoise impliquant 23 nageurs, et le rapport intermédiaire du procureur indépendant nommé par l'AMA, Eric Cottier.

"Nous l'avons fait en raison des graves allégations portées contre nous", a-t-il déclaré en faisant référence à la décision de nommer le procureur indépendant. "Comme vous l'avez peut-être vu, le procureur indépendant a remis son rapport intermédiaire le 9 juillet. Ses conclusions ne peuvent être plus claires : l'AMA n'a fait preuve d'aucun parti pris, d'aucune ingérence indue ni autre irrégularité dans son évaluation de la décision de l'agence antidopage chinoise de ne pas dénoncer les violations des règles antidopage ; et la décision de l'AMA de ne pas faire appel de ces affaires devant le Tribunal Arbitral du Sport était indiscutablement raisonnable compte tenu des éléments de preuve."

En ce qui concerne les allégations de l'agence antidopage américaine (USADA), le président de l'AMA a déclaré que l'organisation continuerait à travailler avec tous les partenaires constructifs aux États-Unis pour faire face à la situation, y compris le gouvernement américain et le Comité Olympique et Paralympique des États-Unis (USOPC).

Il a ajouté : "Le système antidopage mondial se renforce chaque année grâce aux solides collaborations que nous entretenons avec les principales parties prenantes, telles que le CIO et l'ensemble du mouvement sportif. Le travail d'équipe autour de la préparation des Jeux de Paris en est la preuve."